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Cantique des cantiques

Chapitres : 1 2 3 4 5 6 7 8

CANTIQUES 1


Cant. 1.1 Cantique des cantiques, de Salomon.
Cant. 1.2 Qu'il me baise des baisers de sa bouche! Car ton amour vaut mieux que le vin,
Cant. 1.3 Tes parfums ont une odeur suave; Ton nom est un parfum qui se répand; C'est pourquoi les jeunes filles t'aiment.
Cant. 1.4 Entraîne-moi après toi! Nous courrons! Le roi m'introduit dans ses appartements... Nous nous égaierons, nous nous réjouirons à cause de toi; Nous célébrerons ton amour plus que le vin. C'est avec raison que l'on t'aime.
Cant. 1.5 Je suis noire, mais je suis belle, filles de Jérusalem, Comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon.
Cant. 1.6 Ne prenez pas garde à mon teint noir: C'est le soleil qui m'a brûlée. Les fils de ma mère se sont irrités contre moi, Ils m'ont faite gardienne des vignes. Ma vigne, à moi, je ne l'ai pas gardée.
Cant. 1.7 Dis-moi, ô toi que mon coeur aime, Où tu fais paître tes brebis, Où tu les fais reposer à midi; Car pourquoi serais-je comme une égarée Près des troupeaux de tes compagnons?
Cant. 1.8 Si tu ne le sais pas, ô la plus belle des femmes, Sors sur les traces des brebis, Et fais paître tes chevreaux Près des demeures des bergers.
Cant. 1.9 A ma jument qu'on attelle aux chars de Pharaon Je te compare, ô mon amie.
Cant. 1.10 Tes joues sont belles au milieu des colliers, Ton cou est beau au milieu des rangées de perles.
Cant. 1.11 Nous te ferons des colliers d'or, Avec des points d'argent.
Cant. 1.12 Tandis que le roi est dans son entourage, Mon nard exhale son parfum.
Cant. 1.13 Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe, Qui repose entre mes seins.
Cant. 1.14 Mon bien-aimé est pour moi une grappe de troëne Des vignes d'En-Guédi.
Cant. 1.15 Que tu es belle, mon amie, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes.
Cant. 1.16 Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es aimable! Notre lit, c'est la verdure.
Cant. 1.17 Les solives de nos maisons sont des cèdres, Nos lambris sont des cyprès.

CANTIQUES 2


Cant. 2.1 Je suis un narcisse de Saron, Un lis des vallées.
Cant. 2.2 Comme un lis au milieu des épines, Telle est mon amie parmi les jeunes filles.
Cant. 2.3 Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, Tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes. J'ai désiré m'asseoir à son ombre, Et son fruit est doux à mon palais.
Cant. 2.4 Il m'a fait entrer dans la maison du vin; Et la bannière qu'il déploie sur moi, c'est l'amour.
Cant. 2.5 Soutenez-moi avec des gâteaux de raisins, Fortifiez-moi avec des pommes; Car je suis malade d'amour.
Cant. 2.6 Que sa main gauche soit sous ma tête, Et que sa droite m'embrasse!
Cant. 2.7 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Par les gazelles et les biches des champs, Ne réveillez pas, ne réveillez pas l'amour, Avant qu'elle le veuille.
Cant. 2.8 C'est la voix de mon bien-aimé! Le voici, il vient, Sautant sur les montagnes, Bondissant sur les collines.
Cant. 2.9 Mon bien-aimé est semblable à la gazelle Ou au faon des biches. Le voici, il est derrière notre mur, Il regarde par la fenêtre, Il regarde par le treillis.
Cant. 2.10 Mon bien-aimé parle et me dit: Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!
Cant. 2.11 Car voici, l'hiver est passé; La pluie a cessé, elle s'en est allée.
Cant. 2.12 Les fleurs paraissent sur la terre, Le temps de chanter est arrivé, Et la voix de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes.
Cant. 2.13 Le figuier embaume ses fruits, Et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!
Cant. 2.14 Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher, Qui te caches dans les parois escarpées, Fais-moi voir ta figure, Fais-moi entendre ta voix; Car ta voix est douce, et ta figure est agréable.
Cant. 2.15 Prenez-nous les renards, Les petits renards qui ravagent les vignes; Car nos vignes sont en fleur.
Cant. 2.16 Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui; Il fait paître son troupeau parmi les lis.
Cant. 2.17 Avant que le jour se rafraîchisse, Et que les ombres fuient, Reviens!... sois semblable, mon bien-aimé, A la gazelle ou au faon des biches, Sur les montagnes qui nous séparent.

CANTIQUES 3


Cant. 3.1 Sur ma couche, pendant les nuits, J'ai cherché celui que mon coeur aime; Je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé...
Cant. 3.2 Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville, Dans les rues et sur les places; Je chercherai celui que mon coeur aime... Je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé.
Cant. 3.3 Les gardes qui font la ronde dans la ville m'ont rencontrée: Avez-vous vu celui que mon coeur aime?
Cant. 3.4 A peine les avais-je passés, Que j'ai trouvé celui que mon coeur aime; Je l'ai saisi, et je ne l'ai point lâché Jusqu'à ce que je l'aie amené dans la maison de ma mère, Dans la chambre de celle qui m'a conçue.
Cant. 3.5 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Par les gazelles et les biches des champs, Ne réveillez pas, ne réveillez pas l'amour, Avant qu'elle le veuille.
Cant. 3.6 Qui est celle qui monte du désert, Comme des colonnes de fumée, Au milieu des vapeurs de myrrhe et d'encens Et de tous les aromates des marchands?
Cant. 3.7 Voici la litière de Salomon, Et autour d'elle soixante vaillants hommes, Des plus vaillants d'Israël.
Cant. 3.8 Tous sont armés de l'épée, Sont exercés au combat; Chacun porte l'épée sur sa hanche, En vue des alarmes nocturnes.
Cant. 3.9 Le roi Salomon s'est fait une litière De bois du Liban.
Cant. 3.10 Il en a fait les colonnes d'argent, Le dossier d'or, Le siège de pourpre; Au milieu est une broderie, oeuvre d'amour Des filles de Jérusalem.
Cant. 3.11 Sortez, filles de Sion, regardez Le roi Salomon, Avec la couronne dont sa mère l'a couronné Le jour de ses fiançailles, Le jour de la joie de son coeur.

CANTIQUES 4


Cant. 4.1 Que tu es belle, mon amie, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes, Derrière ton voile. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres, Suspendues aux flancs de la montagne de Galaad.
Cant. 4.2 Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues, Qui remontent de l'abreuvoir; Toutes portent des jumeaux, Aucune d'elles n'est stérile.
Cant. 4.3 Tes lèvres sont comme un fil cramoisi, Et ta bouche est charmante; Ta joue est comme une moitié de grenade, Derrière ton voile.
Cant. 4.4 Ton cou est comme la tour de David, Bâtie pour être un arsenal; Mille boucliers y sont suspendus, Tous les boucliers des héros.
Cant. 4.5 Tes deux seins sont comme deux faons, Comme les jumeaux d'une gazelle, Qui paissent au milieu des lis.
Cant. 4.6 Avant que le jour se rafraîchisse, Et que les ombres fuient, J'irai à la montagne de la myrrhe Et à la colline de l'encens.
Cant. 4.7 Tu es toute belle, mon amie, Et il n'y a point en toi de défaut.
Cant. 4.8 Viens avec moi du Liban, ma fiancée, Viens avec moi du Liban! Regarde du sommet de l'Amana, Du sommet du Senir et de l'Hermon, Des tanières des lions, Des montagnes des léopards.
Cant. 4.9 Tu me ravis le coeur, ma soeur, ma fiancée, Tu me ravis le coeur par l'un de tes regards, Par l'un des colliers de ton cou.
Cant. 4.10 Que de charmes dans ton amour, ma soeur, ma fiancée! Comme ton amour vaut mieux que le vin, Et combien tes parfums sont plus suaves que tous les aromates!
Cant. 4.11 Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée; Il y a sous ta langue du miel et du lait, Et l'odeur de tes vêtements est comme l'odeur du Liban.
Cant. 4.12 Tu es un jardin fermé, ma soeur, ma fiancée, Une source fermée, une fontaine scellée.
Cant. 4.13 Tes jets forment un jardin, où sont des grenadiers, Avec les fruits les plus excellents, Les troënes avec le nard;
Cant. 4.14 Le nard et le safran, le roseau aromatique et le cinnamome, Avec tous les arbres qui donnent l'encens; La myrrhe et l'aloès, Avec tous les principaux aromates;
Cant. 4.15 Une fontaine des jardins, Une source d'eaux vives, Des ruisseaux du Liban.
Cant. 4.16 Lève-toi, aquilon! viens, autan! Soufflez sur mon jardin, et que les parfums s'en exhalent! Que mon bien-aimé entre dans son jardin, Et qu'il mange de ses fruits excellents!

CANTIQUES 5


Cant. 5.1 J'entre dans mon jardin, ma soeur, ma fiancée; Je cueille ma myrrhe avec mes aromates, Je mange mon rayon de miel avec mon miel, Je bois mon vin avec mon lait... Mangez, amis, buvez, enivrez-vous d'amour!
Cant. 5.2 J'étais endormie, mais mon coeur veillait... C'est la voix de mon bien-aimé, qui frappe: Ouvre-moi, ma soeur, mon amie, Ma colombe, ma parfaite! Car ma tête est couverte de rosée, Mes boucles sont pleines des gouttes de la nuit.
Cant. 5.3 J'ai ôté ma tunique; comment la remettrais-je? J'ai lavé mes pieds; comment les salirais-je?
Cant. 5.4 Mon bien-aimé a passé la main par la fenêtre, Et mes entrailles se sont émues pour lui.
Cant. 5.5 Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé; Et de mes mains a dégoutté la myrrhe, De mes doigts, la myrrhe répandue Sur la poignée du verrou.
Cant. 5.6 J'ai ouvert à mon bien-aimé; Mais mon bien-aimé s'en était allé, il avait disparu. J'étais hors de moi, quand il me parlait. Je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé; Je l'ai appelé, et il ne m'a point répondu.
Cant. 5.7 Les gardes qui font la ronde dans la ville m'ont rencontrée; Ils m'ont frappée, ils m'ont blessée; Ils m'ont enlevé mon voile, les gardes des murs.
Cant. 5.8 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Si vous trouvez mon bien-aimé, Que lui direz-vous?... Que je suis malade d'amour.
Cant. 5.9 Qu'a ton bien-aimé de plus qu'un autre, O la plus belle des femmes? Qu'a ton bien-aimé de plus qu'un autre, Pour que tu nous conjures ainsi?
Cant. 5.10 Mon bien-aimé est blanc et vermeil; Il se distingue entre dix mille.
Cant. 5.11 Sa tête est de l'or pur; Ses boucles sont flottantes, Noires comme le corbeau.
Cant. 5.12 Ses yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux, Se baignant dans le lait, Reposant au sein de l'abondance.
Cant. 5.13 Ses joues sont comme un parterre d'aromates, Une couche de plantes odorantes; Ses lèvres sont des lis, D'où découle la myrrhe.
Cant. 5.14 Ses mains sont des anneaux d'or, Garnis de chrysolithes; Son corps est de l'ivoire poli, Couvert de saphirs;
Cant. 5.15 Ses jambes sont des colonnes de marbre blanc, Posées sur des bases d'or pur. Son aspe
Cant. est comme le Liban, Distingué comme les cèdres.
Cant. 5.16 Son palais n'est que douceur, Et toute sa personne est pleine de charme. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, Filles de Jérusalem!

CANTIQUES 6


Cant. 6.1 Où est allé ton bien-aimé, O la plus belle des femmes? De quel côté ton bien-aimé s'est-il dirigé? Nous le chercherons avec toi.
Cant. 6.2 Mon bien-aimé est descendu à son jardin, Au parterre d'aromates, Pour faire paître son troupeau dans les jardins, Et pour cueillir des lis.
Cant. 6.3 Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi; Il fait paître son troupeau parmi les lis.
Cant. 6.4 Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, Agréable comme Jérusalem, Mais terrible comme des troupes sous leurs bannières.
Cant. 6.5 Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres, Suspendues aux flancs de Galaad.
Cant. 6.6 Tes dents sont comme un troupeau de brebis, Qui remontent de l'abreuvoir; Toutes portent des jumeaux, Aucune d'elles n'est stérile.
Cant. 6.7 Ta joue est comme une moitié de grenade, Derrière ton voile...
Cant. 6.8 Il y a soixante reines, quatre-vingts concubines, Et des jeunes filles sans nombre.
Cant. 6.9 Une seule est ma colombe, ma parfaite; Elle est l'unique de sa mère, La préférée de celle qui lui donna le jour. Les jeunes filles la voient, et la disent heureuse; Les reines et les concubines aussi, et elles la louent.
Cant. 6.10 Qui est celle qui apparaît comme l'aurore, Belle comme la lune, pure comme le soleil, Mais terrible comme des troupes sous leurs bannières?
Cant. 6.11 Je suis descendue au jardin des noyers, Pour voir la verdure de la vallée, Pour voir si la vigne pousse, Si les grenadiers fleurissent.
Cant. 6.12 Je ne sais, mais mon désir m'a rendue semblable Aux chars de mon noble peuple.

CANTIQUES 7


Cant. 7.1 Reviens, reviens, Sulamithe! Reviens, reviens, afin que nous te regardions. Qu'avez-vous à regarder la Sulamithe Comme une danse de deux choeurs?
Cant. 7.2 Que tes pieds sont beaux dans ta chaussure, fille de prince! Les contours de ta hanche sont comme des colliers, Ouvre des mains d'un artiste.
Cant. 7.3 Ton sein est une coupe arrondie, Où le vin parfumé ne manque pas; Ton corps est un tas de froment, Entouré de lis.
Cant. 7.4 Tes deux seins sont comme deux faons, Comme les jumeaux d'une gazelle.
Cant. 7.5 Ton cou est comme une tour d'ivoire; Tes yeux sont comme les étangs de Hesbon, Près de la porte de Bath-Rabbim; Ton nez est comme la tour du Liban, Qui regarde du côté de Damas.
Cant. 7.6 Ta tête est élevée comme le Carmel, Et les cheveux de ta tête sont comme la pourpre; Un roi est enchaîné par des boucles!...
Cant. 7.7 Que tu es belle, que tu es agréable, O mon amour, au milieu des délices!
Cant. 7.8 Ta taille ressemble au palmier, Et tes seins à des grappes.
Cant. 7.9 Je me dis: Je monterai sur le palmier, J'en saisirai les rameaux! Que tes seins soient comme les grappes de la vigne, Le parfum de ton souffle comme celui des pommes,
Cant. 7.10 Et ta bouche comme un vin excellent,... Qui coule aisément pour mon bien-aimé, Et glisse sur les lèvres de ceux qui s'endorment!
Cant. 7.11 Je suis à mon bien-aimé, Et ses désirs se portent vers moi.
Cant. 7.12 Viens, mon bien-aimé, sortons dans les champs, Demeurons dans les villages!
Cant. 7.13 Dès le matin nous irons aux vignes, Nous verrons si la vigne pousse, si la fleur s'ouvre, Si les grenadiers fleurissent. Là je te donnerai mon amour.
Cant. 7.14 Les mandragores répandent leur parfum, Et nous avons à nos portes tous les meilleurs fruits, Nouveaux et anciens: Mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi.

CANTIQUES 8


Cant. 8.1 Oh! que n'es-tu mon frère, Allaité des mamelles de ma mère! Je te rencontrerais dehors, je t'embrasserais, Et l'on ne me mépriserait pas.
Cant. 8.2 Je veux te conduire, t'amener à la maison de ma mère; Tu me donneras tes instructions, Et je te ferai boire du vin parfumé, Du moût de mes grenades.
Cant. 8.3 Que sa main gauche soit sous ma tête, Et que sa droite m'embrasse!
Cant. 8.4 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Ne réveillez pas, ne réveillez pas l'amour, Avant qu'elle le veuille.
Cant. 8.5 Qui est celle qui monte du désert, Appuyée sur son bien-aimé? Je t'ai réveillée sous le pommier; Là ta mère t'a enfantée, C'est là qu'elle t'a enfantée, qu'elle t'a donné le jour.
Cant. 8.6 Mets-moi comme un sceau sur ton coeur, Comme un sceau sur ton bras; Car l'amour est fort comme la mort, La jalousie est inflexible comme le séjour des morts; Ses ardeurs sont des ardeurs de feu, Une flamme de l'Eternel.
Cant. 8.7 Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour, Et les fleuves ne le submergeraient pas; Quand un homme offrirait tous les biens de sa maison contre l'amour, Il ne s'attirerait que le mépris.
Cant. 8.8 Nous avons une petite soeur, Qui n'a point encore de mamelles; Que ferons-nous de notre soeur, Le jour où on la recherchera?
Cant. 8.9 Si elle est un mur, Nous bâtirons sur elle des créneaux d'argent; Si elle est une porte, Nous la fermerons avec une planche de cèdre.
Cant. 8.10 Je suis un mur, Et mes seins sont comme des tours; J'ai été à ses yeux comme celle qui trouve la paix.
Cant. 8.11 Salomon avait une vigne à Baal-Hamon; Il remit la vigne à des gardiens; Chacun apportait pour son fruit mille sicles d'argent.
Cant. 8.12 Ma vigne, qui est à moi, je la garde. A toi, Salomon, les mille sicles, Et deux cents à ceux qui gardent le fruit!
Cant. 8.13 Habitante des jardins! Des amis prêtent l'oreille à ta voix. Daigne me la faire entendre!
Cant. 8.14 Fuis, mon bien-aimé! Sois semblable à la gazelle ou au faon des biches, Sur les montagnes des aromates!
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CANTIQUES 1

Le Cantique de Salomon. 1:1 Le Cantique des cantiques, qui est de Salomon. 1:2 Qu’il me baise des baisers de sa bouche: car tes amours sont plus agréables que le vin. 1:3 À cause de l’odeur de tes excellents parfums, ton nom est comme un parfum répandu: c’est pourquoi les filles t’ont aimé. 1:4 Tire-moi, et nous courrons après toi: lorsque le Roi m’aura introduite dans ses cabinets, nous nous égayerons et nous nous réjouirons en toi: nous célébrerons tes amours plus que le vin: les hommes droits t’ont aimé. 1:5 Ô filles de Jérusalem, je suis brune, mais de bonne grâce; je suis comme les tentes de Kédar, et comme les courtines de Salomon. 1:6 Ne prenez pas garde à moi, de ce que je suis brune, car le soleil m’a regardée: les enfants de ma mère se sont mis en colère contre moi, ils m’ont mise à garder les vignes: et je n’ai point gardé la vigne qui était à moi. 1:7 Déclare-moi, toi qu’aime mon âme, où tu pais, et où tu fais reposer ton troupeau sur le midi: car pourquoi serais-je comme une femme errante vers les parcs de tes compagnons? 1:8 Si tu ne le sais pas, ô la plus belle d’entre les femmes, sors après les traces du troupeau, et pais tes chevrettes près des cabanes des bergers. 1:9 Ma grande amie, je te compare au plus beau couple de chevaux que j’aie aux chariots de Pharaon. 1:10 Tes joues ont bonne grâce avec les atours, et ton cou avec les colliers. 1:11 Nous te ferons des atours d’or, avec des boutons d’argent. 1:12 Tandis que le Roi a été assis à table, mon aspic a rendu son odeur. 1:13 Mon bien-aimé est avec moi comme un sachet de myrrhe: il passera la nuit entre mes mamelles. 1:14 Mon bien-aimé m’est comme une grappe de troëne dans les vignes de Henguédi. 1:15 Te voilà belle, ma grande amie, te voilà belle: tes yeux sont comme ceux des colombes. 1:16 Te voilà beau, mon bien-aimé; que tu es agréable! aussi notre couche est-elle verdoyante. 1:17 Les poutres de nos maisons sont de cèdre, et nos soliveaux de sapin.

CANTIQUES 2

2:1 Je suis la rose de Saron, et le muguet des vallées. 2:2 Tel qu’est le muguet entre les épines, telle est ma grande amie entre les filles. 2:3 Tel qu’est le pommier entre les arbres d’une forêt, tel est mon bien-aimé entre les jeunes hommes: j’ai désiré son ombre, et m’y suis assise, et son fruit a été doux à mon palais. 2:4 Il m’a menée dans la salle du festin, et sa livrée, laquelle je porte, c’est amour. 2:5 Faites-moi revenir le coeur avec du vin; faites-moi une couche de pommes: car je me pâme d’amour. 2:6 Que sa main gauche soit sous ma tête, et que sa droite m’embrasse. 2:7 Filles de Jérusalem, je vous adjure par les chevreuils et par les biches des champs, que vous ne réveilliez point celle que j’aime, que vous ne la réveilliez point, jusqu’à ce qu’elle le veuille. 2:8 C’est ici la voix de mon bien-aimé; le voici qui vient, sautelant sur les montagnes, et bondissant sur les coteaux. 2:9 Mon bien-aimé est semblable au chevreuil, ou au faon des biches: le voilà qui se tient derrière notre muraille: il regarde par les fenêtres, il se fait voir par les treillis. 2:10 Mon bien-aimé a pris la parole, et m’a dit: Lève-toi, ma grande amie, ma belle, et t’en viens. 2:11 Car voici l’hiver est passé, la pluie est passée, elle s’en est allée. 2:12 Les fleurs paraissent en la terre, le temps des chansons est venu, et la voix de la tourterelle a déjà été ouïe dans notre contrée. 2:13 Le figuier a poussé ses figons, et les vignes leurs grappes, et elles rendent de l’odeur. Lève-toi, ma grande amie, ma belle, et t’en viens. 2:14 Ma colombe, qui te tiens dans les fentes de la roche, dans les cachettes des lieux escarpés, fais-moi voir ton regard, fais-moi ouïr ta voix: car ta voix est douce, et ton regard est gracieux. 2:15 Prenez-nous les renards, et les petits renards, qui gâtent les vignes, depuis que nos vignes ont poussé des grappes. 2:16 Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui: il paît son troupeau parmi les muguets. 2:17 Avant que le vent du jour souffle, et que les ombres s’enfuient, retourne, mon bien-aimé, et sois comme le chevreuil, ou le faon des biches, sur les montagnes entrecoupées.

CANTIQUES 3

3:1 J’ai cherché durant les nuits sur mon lit celui qu’aime mon âme: je l’ai cherché, mais je ne l’ai point trouvé. 3:2 Je me lèverai maintenant, et tournoierai par la ville, par les carrefours, et par les places, et je chercherai celui qu’aime mon âme. Je l’ai cherché, mais je ne l’ai point trouvé. 3:3 Le guet, qui faisait la ronde par la ville, m’a trouvée. N’avez-vous point vu, leur ai-je dit, celui qu’aime mon âme? 3:4 À peine les avais-je passés, que je trouvai celui qu’aime mon âme: je le pris, et je ne le lâcherai point que je ne l’aie amené à la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m’a conçue. 3:5 Filles de Jérusalem, je vous adjure par les chevreuils et par les biches des champs, que vous ne réveilliez point celle que j’aime, que vous ne la réveilliez point, jusqu’à ce qu’elle le veuille. 3:6 Qui est celle-ci qui monte du désert, comme des colonnes de fumée en forme de palmiers, parfumée de myrrhe, et d’encens, et de toute sorte de poudre de parfumeur? 3:7 Voici le lit de Salomon, autour duquel il y a soixante vaillants hommes, des plus vaillants d’Israël: 3:8 Tous maniant l’épée, et très bien dressés à la guerre: ayant chacun son épée sur sa cuisse à cause des frayeurs de la nuit. 3:9 Le Roi Salomon s’est fait un lit de bois du Liban. 3:10 Il a fait ses piliers d’argent et sa couche d’or, son ciel d’écarlate, et le dedans pavé de celle qu’il aime entre les filles de Jérusalem. 3:11 Sortez, filles de Sion, et regardez le Roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l’a couronné au jour de ses épousailles, et au jour de la joie de son coeur.

CANTIQUES 4

4:1 Te voilà belle, ma grande amie, te voilà belle: tes yeux sont comme ceux des colombes entre tes tresses: tes cheveux sont comme le poil d’un troupeau de chèvres lesquelles on tond, lorsqu’elles sont descendues de la montagne de Galaad. 4:2 Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues, qui remontent du lavoir, et qui sont toutes deux à deux, et il n’y en a pas une qui manque. 4:3 Tes lèvres sont comme un fil teint en écarlate. Ton parler est gracieux: ta tempe est comme une pièce de pomme de grenade au-dedans de tes tresses. 4:4 Ton cou est comme la tour de David, bâtie à créneaux, à laquelle pendent mille boucliers, et toutes les targes des vaillants hommes. 4:5 Tes deux mamelles sont comme deux faons jumeaux d’une chevrette, qui paissent parmi le muguet. 4:6 Avant que le vent du jour souffle, et que les ombres s’enfuient, je m’en irai à la montagne de myrrhe, et au coteau d’encens. 4:7 Tu es toute belle, ma grande amie, et il n’y a point de tache en toi. 4:8 Viens du Liban avec moi, mon Épouse, viens du Liban avec moi; regarde du sommet d’Amana, du sommet de Senir, et de Hermon, des repaires des lions, et des montagnes des léopards. 4:9 Tu m’as ravi le coeur, ma soeur, mon Épouse: tu m’as ravi le coeur, par l’un de tes yeux, et par l’un des colliers de ton cou. 4:10 Combien sont belles tes amours, ma soeur, mon Épouse? combien sont tes amours meilleures que le vin? et l’odeur de tes parfums plus qu’aucune drogue aromatique? 4:11 Tes lèvres, mon Épouse, distillent des rayons de miel: le miel et le lait sont sous ta langue, et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban. 4:12 Ma soeur, mon Épouse, tu es un jardin clos, une source close, et une fontaine cachetée. 4:13 Tes jetons sont un parc de grenadiers, avec des fruits délicieux, de troëne, avec l’aspic: 4:14 L’aspic et le safran, la canne odorante et le cinnamome, avec tout arbre d’encens: la myrrhe, et l’aloès, avec toutes les principales drogues aromatiques. 4:15 Ô Fontaine des jardins, ô puits d’eau vive, et ruisseaux coulant du Liban. 4:16 Lève-toi bise, et viens, vent de Midi, souffle dans mon jardin; afin que ses drogues aromatiques distillent. Que mon bien-aimé vienne en son jardin, et qu’il mange de ses fruits délicieux.

CANTIQUES 5

5:1 Je suis venu dans mon jardin, ma soeur, mon Épouse: j’ai cueilli ma myrrhe, avec mes drogues aromatiques: j’ai mangé mes rayons de miel, et mon miel: j’ai bu mon vin, et mon lait: mes amis, mangez, buvez: faites bonne chère, mes bien-aimés. 5:2 J’étais endormie, mais mon coeur veillait: et voici la voix de mon bien-aimé qui heurtait, en disant: Ouvre-moi, ma soeur, ma grande amie, ma colombe, ma parfaite: car ma tête est pleine de rosée; et mes cheveux, des gouttes de la nuit. 5:3 J’ai dépouillé ma robe, lui dis-je, comment la revêtirais-je? J’ai lavé mes pieds, comment les souillerais-je? 5:4 Mon bien-aimé a avancé sa main par le trou de la porte, et mes entrailles ont été émues à cause de lui. 5:5 Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et la myrrhe a distillé de mes mains, et la myrrhe franche de mes doigts, sur les garnitures du verrou. 5:6 J’ai ouvert à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé s’était retiré, et était passé outre: mon âme se pâma de l’avoir ouï parler: je le cherchai, mais je ne le trouvai point: je l’appelai, mais il ne me répondit point. 5:7 Le guet qui faisait la ronde par la ville me trouva, ils me battirent, ils me blessèrent: les gardes des murailles m’ôtèrent mon voile de dessus moi. 5:8 Filles de Jérusalem, je vous adjure, si vous trouvez mon bien-aimé, que vous lui rapportiez; et quoi? Que je me pâme d’amour. 5:9 Qu’est-ce de ton bien-aimé plus que d’un autre, ô la plus belle d’entre les femmes? Qu’est-ce de ton bien-aimé plus que d’un autre, que tu nous aies ainsi adjurées? 5:10 Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-enseigne choisi entre dix mille. 5:11 Sa tête est un or très fin; ses cheveux sont crépus, noirs comme un corbeau. 5:12 Ses yeux sont comme ceux des colombes sur les ruisseaux des eaux courantes, lavés dans du lait, et comme enchâssés dans des chatons d’anneau. 5:13 Ses joues sont comme un carreau de drogues aromatiques, et comme des tourelles d’odeurs: ses lèvres sont comme du muguet; elles distillent la myrrhe franche. 5:14 Ses mains sont comme des anneaux d’or, où il y a des chrysolithes enchâssées; son ventre est comme d’un ivoire bien poli, couvert de saphirs. 5:15 Ses jambes sont comme des piliers de marbre, fondés sur des soubassements de fin or: son port est comme le Liban; il est exquis comme les cèdres. 5:16 Son palais n’est que douceur; tout ce qui est en lui sont autant de souhaits. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem.

CANTIQUES 6

6:1 Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle des femmes? De quel côté est allé ton bien-aimé, et nous le chercherons avec toi? 6:2 Mon bien-aimé est descendu dans son verger, aux carreaux des drogues aromatiques, pour paître son troupeau dans les vergers, et cueillir du muguet. 6:3 Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi; il paît son troupeau parmi le muguet. 6:4 Ma grande amie, tu es belle comme Tirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des armées qui marchent à enseignes déployées. 6:5 Détourne tes yeux qu’ils ne me regardent; car ils me forcent: tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres qu’on tond lorsqu’elles sont descendues de Galaad. 6:6 Tes dents sont comme un troupeau de brebis qui remontent du lavoir, et qui sont toutes deux à deux, et il n’y en a pas une qui manque. 6:7 Ta tempe est comme une pièce de pomme de grenade au-dedans de tes tresses. 6:8 Qu’il y ait soixante Reines, et quatre-vingts concubines, et des vierges sans nombre: 6:9 Ma colombe, ma parfaite, est unique: elle est unique à sa mère, elle est particulière à celle qui l’a enfantée: les filles l’ont vue, et l’ont dite bienheureuse: les Reines et les concubines l’ont louée, en disant: 6:10 Qui est celle-ci qui paraît comme l’aube du jour, belle comme la lune, d’élite comme le soleil, redoutable comme des armées qui marchent à enseignes déployées? 6:11 Je suis descendu au verger des noyers, pour voir les fruits mûrissants de la vallée: et pour voir si la vigne s’avance, et si les grenadiers ont jeté leur fleur. 6:12 Je ne me suis point aperçu que mon affection m’a rendu semblable aux chariots de Haminadab. 6:13 Reviens, reviens, ô Sulamite, reviens, reviens, et que nous te contemplions. Que contempleriez-vous en la Sulamite? Comme une danse de deux bandes.

CANTIQUES 7

7:1 Fille de Prince, combien sont belles tes démarches, avec ta chaussure? le tour de tes hanches est comme des colliers travaillés de la main d’un excellent ouvrier. 7:2 Ton nombril est comme une tasse ronde, toute comble de breuvage, ton ventre est comme un tas de blé entouré de muguet. 7:3 Tes deux mamelles sont comme deux faons jumeaux d’une chevrette. 7:4 Ton cou est comme une tour d’ivoire: tes yeux sont comme les viviers qui sont en Hesbon, près de la porte de Bathrabbim: ton visage est comme la tour du Liban qui regarde vers Damas. 7:5 Ta tête est sur toi comme du cramoisi, et les cheveux fins de ta tête sont comme de l’écarlate; le Roi est attaché aux galeries. 7:6 Que tu es belle, et que tu es agréable, amour délicieuse! 7:7 Cette stature que tu as est semblable à un palmier, et tes mamelles à des grappes. 7:8 J’ai dit: Je monterai sur le palmier, et j’empoignerai ses branches, et tes mamelles me seront maintenant comme des grappes de vigne; et l’odeur de ton visage, comme l’odeur des pommes: 7:9 Et ton palais comme le bon vin qui coule droit à mon bien-aimé, et qui fait parler les lèvres des dormants. 7:10 Je suis à mon bien-aimé, et son désir est vers moi. 7:11 Viens, mon bien-aimé, sortons aux champs, passons la nuit aux villages. 7:12 Levons-nous dès le matin pour aller aux vignes, et voyons si la vigne est avancée, et si la grappe est formée, et si les grenadiers sont fleuris: là je te donnerai mes amours. 7:13 Les mandragores jettent leur odeur, et à nos portes il y a de toutes sortes de fruits exquis, des fruits nouveaux, et de vieux, que je t’ai gardés, ô mon bien-aimé.

CANTIQUES 8

8:1 Plût à Dieu que tu me fusses comme un frère qui a sucé les mamelles de ma mère! je t’irais trouver dehors, et te baiserais, et on ne m’en mépriserait point. 8:2 Je t’amènerais et t’introduirais dans la maison de ma mère, tu m’enseignerais, et je te ferais boire du vin mixtionné d’aromates, et du moût de mon grenadier. 8:3 Que sa main gauche soit sous ma tête, et que sa droite m’embrasse. 8:4 Je vous adjure, Filles de Jérusalem, que vous ne réveilliez point celle que j’aime, que vous ne la réveilliez point, jusqu’à ce qu’elle le veuille. 8:5 Qui est celle-ci qui monte du désert, mignardement appuyée sur son bien-aimé? Je t’ai réveillée sous un pommier, là où ta mère t’a enfantée, là où celle qui t’a conçue, t’a enfanté. 8:6 Mets-moi comme un cachet sur ton coeur, comme un cachet sur ton bras: car l’amour est fort comme la mort, et la jalousie est dure comme le sépulcre: leurs embrasements sont des embrasements de feu, et une flamme très véhémente. 8:7 Beaucoup d’eaux ne pourraient point éteindre cet amour-là, et les fleuves même ne le pourraient pas noyer: si quelqu’un donnait tous les biens de sa maison pour cet amour, certainement on n’en tiendrait aucun compte. 8:8 Nous avons une petite soeur qui n’a pas encore de mamelles: que ferons-nous à notre soeur le jour qu’on parlera d’elle? 8:9 Si elle est comme une muraille, nous bâtirons sur elle un palais d’argent; et si elle est comme une porte, nous la renforcerons d’un entablement de cèdre. 8:10 Je suis comme une muraille, et mes mamelles sont comme des tours: j’ai été alors tant favorisée de lui, que j’ai trouvé la paix. 8:11 Salomon a eu une vigne en Bahalhamon, qu’il a donnée à des gardes, et chacun d’eux en doit apporter pour son fruit mille pièces d’argent. 8:12 Ma vigne, qui est à moi, est à mon commandement: ô Salomon, que les mille pièces d’argent soient à toi, et qu’il y en ait deux cents pour les gardes du fruit de la vigne. 8:13 Ô toi qui habites dans les jardins, les amis sont attentifs à ta voix: fais que je l’entende. 8:14 Mon bien-aimé, fuis-t’en aussi vite qu’un chevreuil, ou qu’un faon de biche, sur les montagnes des drogues aromatiques.
Chapitres : 1 2 3 4 5 6 7 8

LE CANTIQUE DES CANTIQUES*
— * : En général, dans ce livre, les alinéas marquent la succession des interlocuteurs.

CANTIQUE DES CANTIQUES 1

1 Le cantique des cantiques, qui est de Salomon.
2 Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! car tes amours sont meilleures que le vin.
3 Tes parfums sont d’agréable odeur ; ton nom est un parfum répandu ; c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment.
4 Tire-moi : nous courrons après toi. — Le roi m’a amenée dans ses chambres. — Nous nous égayerons, et nous nous réjouirons en toi ; nous nous souviendrons* de tes amours plus que du vin. Elles t’aiment avec droiture.
— v. 4 : ou : nous célébrerons.

5 Je suis noire, mais je suis agréable, filles de Jérusalem ! comme les tentes de Kédar, comme les tentures de Salomon.
6 Ne me regardez pas, parce que je suis noire, parce que le soleil m’a regardée* : les fils de ma mère se sont irrités contre moi, ils m’ont mise à garder les vignes ; ma vigne qui est à moi, je ne l’ai point gardée.
— v. 6 : ou : brûlée.

7 Dis-moi, toi qu’aime mon âme, où tu pais [ton troupeau], où tu le fais reposer à midi ; car pourquoi serais-je comme une femme voilée auprès des troupeaux de tes compagnons ?

8 Si tu ne le sais pas, ô la plus belle parmi les femmes ! sors sur les traces du troupeau, et pais tes chevreaux près des habitations des bergers.

9 Je te compare, mon amie, à une jument aux chars du Pharaon.
10 Tes joues sont agréables avec des rangées de joyaux ; ton cou, avec des colliers.
11 Nous te ferons des chaînes d’or avec des paillettes d’argent.

12 Pendant que le roi est à table, mon nard exhale son odeur.
13 Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe ; il passera la nuit entre mes seins.
14 Mon bien-aimé est pour moi une grappe de henné dans les vignes d’En-Guédi.

15 Voici, tu es belle, mon amie ; voici, tu es belle ! Tes yeux sont des colombes.

16 Voici, tu es beau, mon bien-aimé ; oui, tu es agréable ! Oui, notre lit est verdoyant.
17 Les solives de nos maisons sont des cèdres ; nos lambris des cyprès.

CANTIQUE DES CANTIQUES 2

1 Je suis le narcisse de Saron, le lis des vallées.

2 Comme le lis entre les épines, telle est mon amie entre les filles.

3 Comme le pommier entre les arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé entre les fils ; j’ai pris plaisir à son ombre, et je m’y suis assise ; et son fruit est doux à mon palais.
4 Il m’a fait entrer dans la maison du vin ; et sa bannière sur moi, c’est l’amour.
5 Soutenez-moi avec des gâteaux de raisins, ranimez-moi avec des pommes ; car je suis malade d’amour.
6 Sa main gauche est sous ma tête, et sa droite m’embrasse.

7 Je vous adjure, filles de Jérusalem, par les gazelles ou par les biches des champs, n’éveillez pas, ne réveillez pas [mon] amour, jusqu’à ce qu’elle* le veuille.
— v. 7 : ou : qu’il ; litt.: ne réveillez pas l’amour, jusqu’à ce qu’il le veuille.

*
8 La voix de mon bien-aimé ! le voici qui vient, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines.
9 Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, ou au faon des biches. Le voici, il se tient derrière notre mur, il regarde par les fenêtres, il regarde* à travers les treillis.
10 Mon bien-aimé m’a parlé, et m’a dit : Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !
11 Car voici, l’hiver est passé, la pluie a cessé, elle s’en est allée ;
12 les fleurs paraissent sur la terre, la saison des chants est arrivée, et la voix de la tourterelle s’entend dans notre pays ;
13 le figuier embaume ses figues d’hiver, et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !
14 Ma colombe, [qui te tiens] dans les fentes du rocher, dans les cachettes des lieux escarpés, montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce, et ton visage est agréable.
15 — Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur. —
16 Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui, qui paît parmi les lis,
17 jusqu’à ce que l’aube se lève et que les ombres fuient. — Tourne-toi* ; sois semblable, mon bien-aimé, à la gazelle ou au faon des biches sur les montagnes de Béther**.
— v. 9 : ou : se montre. — v. 17* : quelques-uns : Reviens. — v. 17** : ou : coupées de ravins.

CANTIQUE DES CANTIQUES 3

1 Sur mon lit, durant les nuits, j’ai cherché celui qu’aime mon âme ; je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé.
2 — Je me lèverai maintenant, et je ferai le tour de la ville dans les rues et dans les places ; je chercherai celui qu’aime mon âme. — Je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé.
3 Les gardes qui font la ronde par la ville m’ont trouvée. Avez-vous vu celui que mon âme aime ?
4 À peine avais-je passé plus loin*, que j’ai trouvé celui qu’aime mon âme ; je l’ai saisi, et je ne l’ai pas lâché que je ne l’aie amené dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m’a conçue.
— v. 4 : hébreu : loin d’eux.

5 Je vous adjure, filles de Jérusalem, par les gazelles ou par les biches des champs, n’éveillez pas, ne réveillez pas [mon] amour, jusqu’à ce qu’elle le veuille*.
— v. 5 : ou : qu’il ; litt.: ne réveillez pas l’amour, jusqu’à ce qu’il le veuille.

*
6 Qui est celle-ci qui monte du désert, comme des colonnes de fumée, parfumée de myrrhe et d’encens, [et] de toutes sortes de poudres des marchands ?
7 — Voici son lit, celui de Salomon ; soixante hommes forts l’entourent, d’entre les hommes forts d’Israël ;
8 tous tiennent l’épée [et] sont exercés à la guerre, ayant chacun son épée sur sa cuisse à cause des frayeurs de la nuit.
9 Le roi Salomon s’est fait un palanquin de bois du Liban.
10 Il a fait ses colonnes d’argent, son dossier d’or, son siège de pourpre, son intérieur pavé d’amour par les filles de Jérusalem.
11 Sortez, filles de Sion, et voyez le roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l’a couronné au jour de ses fiançailles, et au jour de la joie de son cœur.

CANTIQUE DES CANTIQUES 4

1 Voici, tu es belle, mon amie ; voici, tu es belle ! Tes yeux sont des colombes derrière ton voile ; tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de la montagne de Galaad.
2 Tes dents sont comme un troupeau de [brebis] tondues, qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile.
3 Tes lèvres sont comme un fil écarlate, et ta bouche* est agréable ; ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile.
4 Ton cou est comme la tour de David, bâtie pour y suspendre des armures ; mille boucliers y sont suspendus, tous les pavois des vaillants hommes.
5 Tes deux seins sont comme deux faons jumeaux d’une gazelle, qui paissent parmi les lis.
— v. 3 : d’autres : ton parler.

6 Jusqu’à ce que l’aube se lève, et que les ombres fuient, j’irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l’encens.

7 Tu es toute belle, mon amie, et en toi il n’y a point de défaut.
8 [Viens] avec moi du Liban, [ma] fiancée, viens du Liban avec moi ; regarde du sommet de l’Amana, du sommet du Senir et de l’Hermon, des tanières des lions, des montagnes des léopards.
9 Tu m’as ravi le cœur, ma sœur, [ma] fiancée ; tu m’as ravi le cœur par l’un de tes yeux, par l’un des colliers de ton cou.
10 Que de charme ont tes amours, ma sœur, [ma] fiancée ! Que tes amours sont meilleures que le vin, et l’odeur de tes parfums plus que tous les aromates !
11 Tes lèvres, [ma] fiancée, distillent le miel ; sous ta langue il y a du miel et du lait, et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban.
12 [Tu es] un jardin clos, ma sœur, [ma] fiancée, une source fermée, une fontaine scellée.
13 Tes plants sont un paradis de grenadiers et de fruits exquis, de henné et de nard,
14 de nard et de safran, de roseau odorant et de cinnamome, avec tous les arbres à encens ; de myrrhe et d’aloès, avec tous les principaux aromates ;
15 une fontaine dans les jardins, un puits d’eaux vives, qui coulent du Liban !

16 Réveille-toi, nord, et viens, midi ; souffle dans mon jardin, pour que ses aromates s’exhalent ! Que mon bien-aimé vienne dans son jardin, et qu’il mange ses fruits exquis.

CANTIQUE DES CANTIQUES 5

1 Je suis venu dans mon jardin, ma sœur, [ma] fiancée ! J’ai cueilli ma myrrhe avec mes aromates, j’ai mangé mon rayon de miel avec mon miel, j’ai bu mon vin avec mon lait. Mangez, amis ; buvez, buvez abondamment, bien-aimés !
*
2 Je dormais, mais mon cœur était réveillé. C’est la voix de mon bien-aimé qui heurte : Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est pleine de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit.
3 — Je me suis dépouillée de ma tunique*, comment la revêtirais-je ? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ? —
4 Mon bien-aimé a avancé sa main par le guichet, et mes entrailles se sont émues à cause de lui.
5 Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains a dégoutté la myrrhe, et de mes doigts, la myrrhe limpide, sur les poignées du verrou.
6 J’ai ouvert à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé s’était retiré, il avait passé plus loin ; mon âme s’en était allée pendant qu’il parlait. Je le cherchai, mais je ne le trouvai pas ; je l’appelai, mais il ne me répondit pas.
7 Les gardes qui font la ronde par la ville me trouvèrent ; ils me frappèrent, ils m’ont blessée ; les gardes des murailles m’ont ôté mon voile de dessus moi.
8 Je vous adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour.
— v. 3 : ou : manteau.

9 Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi ?

10 Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre dix mille.
11 Sa tête est un or très-fin ; ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau ;
12 ses yeux, comme des colombes près des ruisseaux d’eau, baignés dans le lait, bien enchâssés* ;
13 ses joues, comme des parterres d’aromates, des corbeilles de fleurs parfumées ; ses lèvres, des lis distillant une myrrhe limpide ;
14 ses mains, des rondelles d’or, où sont enchâssés des chrysolithes ; son ventre, un ivoire poli, couvert de saphirs ;
15 ses jambes, des colonnes de marbre blanc, reposant sur des socles d’or fin ; son port, comme le Liban, distingué comme les cèdres ;
16 son palais est plein de douceur, et toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem !
— v. 12 : d’autres : se tenant au milieu de l’abondance.

CANTIQUE DES CANTIQUES 6

1 Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné ? et nous le chercherons avec toi.

2 Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres des aromates, pour paître dans les jardins et pour cueillir des lis.
3 Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il paît parmi les lis.

4 Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des troupes sous leurs bannières.
5 Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de Galaad ;
6 tes dents, comme un troupeau de brebis qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile ;
7 ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile.
8 Il y a soixante reines, et quatre-vingts concubines, et des jeunes filles sans nombre :
9 ma colombe, ma parfaite, est unique ; elle est l’unique de sa mère, la choisie de celle qui l’a enfantée. Les filles l’ont vue, et l’ont dite bienheureuse ; les reines aussi et les concubines, et elles l’ont louée.

10 Qui est celle-ci qui apparaît comme l’aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières ?

11 Je suis descendu au jardin des noisettes, pour voir la verdure de la vallée, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers s’épanouissent.
12 Sans que je m’en aperçusse, mon âme m’a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté.
*
13 Reviens, reviens, Sulamithe ! reviens, reviens, et que nous te voyions. — Que verriez-vous dans la Sulamithe ? — Comme la danse de deux bandes.

CANTIQUE DES CANTIQUES 7

1 Que tes pieds sont beaux dans ta chaussure, fille de prince ! Les contours de tes hanches sont comme des joyaux, ouvrage des mains d’un artiste.
2 Ton nombril est une coupe arrondie, où le vin aromatique ne manque pas ; ton ventre, un tas de froment, entouré de lis.
3 Tes deux seins sont comme deux faons jumeaux d’une gazelle.
4 Ton cou est comme une tour d’ivoire ; tes yeux sont comme les étangs [qui sont] à Hesbon, vers la porte de Bath-Rabbim ; ton nez est comme la tour du Liban, qui regarde vers Damas ;
5 ta tête, sur toi, comme le Carmel, et les cheveux de ta tête comme la pourpre. Un roi est enchaîné par [tes] boucles.
6 Que tu es belle, et que tu es agréable, mon amour, dans tes délices !
7 Ta taille ressemble à un palmier, et tes seins à des grappes.
8 J’ai dit : Je monterai sur le palmier, je saisirai ses rameaux ; et que tes seins soient comme les grappes de la vigne, et le parfum de ton nez comme des pommes,
9 et ton palais comme le bon vin,… *
— v. 9 : la Sulamithe interrompt ici.

Qui coule aisément pour mon bien-aimé, [et] qui glisse sur les lèvres de ceux qui s’endorment.
10 Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi.
11 — Viens, mon bien-aimé, sortons aux champs, passons la nuit dans les villages.
12 Nous nous lèverons dès le matin, [pour aller] aux vignes ; nous verrons si la vigne bourgeonne, si la fleur s’ouvre, si les grenadiers s’épanouissent : là je te donnerai mes amours.
13 Les mandragores donnent [leur] parfum ; et à nos portes il y a tous les fruits exquis, nouveaux et anciens : mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi !

CANTIQUE DES CANTIQUES 8

1 Oh ! que tu fusses pour moi comme un frère qui ait sucé les mamelles de ma mère ! Si je te trouvais dehors, je t’embrasserais, sans qu’on m’en méprisât.
2 Je t’amènerais, je t’introduirais dans la maison de ma mère : tu m’instruirais* ; je te ferais boire du vin aromatisé, du jus de mes grenades.
3 Sa main gauche serait sous ma tête, et sa droite m’embrasserait !
— v. 2 : ou : elle m’instruirait.

4 Je vous adjure, filles de Jérusalem, pourquoi éveilleriez-vous, et pourquoi réveilleriez-vous [mon] amour, avant qu’elle le veuille* !
— v. 4 : ou : qu’il ; litt.: ne réveillez pas l’amour, avant qu’il le veuille.

*
5 Qui est celle-ci qui monte du désert, s’appuyant sur son bien-aimé ? — Je t’ai réveillée sous le pommier : là ta mère t’a enfantée dans les douleurs, là celle qui t’a enfantée a été en travail.

6 Mets-moi comme un cachet sur ton cœur, comme un cachet sur ton bras ; car l’amour est fort comme la mort, la jalousie, cruelle comme le shéol ; ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de Jah*.
7 Beaucoup d’eaux ne peuvent éteindre l’amour, et des fleuves ne le submergent pas ; si un homme donnait tous les biens de sa maison pour l’amour, on l’aurait en un profond mépris.
— v. 6 : voir Psaume 68:4.

8 Nous avons une petite sœur, et elle n’a pas encore de seins. Que ferons-nous pour notre sœur, au jour qu’on parlera d’elle ?
9 — Si elle est une muraille, nous bâtirons sur elle une demeure* d’argent ; et si elle est une porte, nous la fermerons avec une planche de cèdre.
— v. 9 : ou : enceinte crénelée.

10 Je suis une muraille, et mes seins sont des tours ; je fus alors à ses yeux comme celle qui a trouvé la paix. —
11 Salomon avait une vigne à Baal-Hamon : il remit la vigne à des gardiens ; chacun devait apporter pour son fruit mille [pièces] d’argent.
12 Ma vigne, qui est à moi, est devant moi. À toi, Salomon, les mille [pièces] ; et deux cents pour ceux qui en gardent le fruit.

13 Habitante des jardins, les compagnons sont attentifs à ta voix ! Fais que je l’entende !

14 Fuis, mon bien-aimé, et sois semblable à une gazelle ou au faon des biches, sur les montagnes des aromates.